Onirisme

Genre(s):
Romance, Angst, Lemon


Nombre de chapitres:
3 chapitres

«Onirisme : (1) Images, phénomènes du rêve.
(2) Délire aigu constitué de représentations concrètes, mobiles comme celles du rêve et vécues intensément par le sujet.

Dans la nuit errante ; l'onirisme colle en nouvelle peau au garçon. Marchant seul, dans cette soirée d'été lourde et pesante. Ses lourdes, denses semelles en caoutchouc frappent le sol régulièrement. Une démarche lente et massive, en opposition avec la précision des mouvements de ses jambes, une certaine prestance brute. Elle m'a apaisé. Un ciel sans étoiles, sans disque livide, des nuages indiscernables laissent entrevoir une goutte, deux gouttes... Toute une averse s'étend. Le type qui marche sur le trottoir ne s'étonne pas plus que ça. Sa peau, en vrai carnage est couverte de dessins indélébiles. Ses cheveux sombres glissent sur ses épaules. Elle m'a apaisé. Sa langue triture son piercing couvrant sa lèvre inférieure, avec insistance. Ses doigts se referment sur un collier. Ils se crispent. Dans ses pensées, il laisse la pluie nettoyer sa peau, pas assez en profondeur pour délaver son encre sombre. Il réfléchit sans attention, son sub-conscient couturé de cicatrices fraîches se laisse porter.

Elle m'a apaisée. Il ressort de sa poche le pendentif, une pierre transparente retenue par un filage d'argent, formant des courbes fleuries. De son autre main, il recoiffe ses cheveux humides.
Elle m'a apaisée pour me rendre plus violent.
Il jette la pierre de lune dans le caniveau. Reniflant par mépris ou par tristesse, la pénombre ne le laisse pas deviner. Elle savait, elle savait sentir son cœur, fixer ce qui est brisé, entendre le silence en lui. Elle pouvait deviner les refus à bouche fermée.
Il ne sait pas trop, si 'est bien réel, on l'en empêche. On le bride pour le couper de la vérité. Il a jeté le collier. Il approche de la gare, passant sous le pont, il continue de déambuler sur le chemin, le bitume devient de la terre trempée. Ses cheveux ont perdu toute leur fluidité de soie.
Elle m'avait apaisée comme personne.

Ca a tout l'air d'un rêve. J'ai perdu toute notion de la réalité.

Mais il doit le faire pour elle, par respect. Disparaître serait la meilleure solution, le bon acte à commettre. Il attendait encore de le lui dire. C'est arrivé soudainement, qu'il est pris au dépourvu. Obligé de le faire. Sans regrets... La terre battue mène à une petite forêt qui sent horriblement fort du fait de l'humidité du temps, de la terre humide. L'arôme de l'air est composé d'humus, de sève de pins, les aiguilles qui sentent un peu le citron amer. Dans le noir, plus aucune teinte de vert ne sont discernables. Il n'y a aucun bruit, mise à part du bruissement plaintif des gouttes contre les feuilles, le sol terreux. Il s'avance dans le bosquet, s'asseyant dans un coin contre un arbre. Il sort l'arme derrière sont dos, ouvre la bouche et tire.

Roméo + Juliette : remake du XXIe siècle»